• Ma conception de l'évaluation

         Lorsque j'aurai ma classe, je devrai évaluer mes élèves. En pensant à l'évaluation , j'ai commencé à me poser pas mal de questions : quand évaluer, comment, doit-on garder les notes chiffrées ou utiliser une autre cotation... Afin d'éclaircir toutes ces interrogations, je me suis renseignée en parcourant diverses ressources. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il faut commencer la vidéo à 3h14.  

           

     

     

     

     

     

               

     

         Voici ce que j'en ai retenu. 

         Dans notre société, les évaluations sont assez mal organisées. Que ce soit en France avec le  constante macabre ou en Belgique avec la gare de triage, l'école doit se renouveler afin de permettre aux enfants d'apprendre sans stress ou menace. 

     

    Pour commencer, QUES-CE QU'une évaluation ?

          Etymologiquement, le terme évaluer signifie attribuer une valeur à une chose. C'est donc un moyen d'évaluer l'apprentissage des élèves, c'est-à-dire de mesurer si les élèves ont atteint leurs objectifs, développer les compétences requises dans une activité, elle est source d'information et de confrontation, elle permet de préconiser les choix, d'orienter et de prendre des décisions. Cette évaluation peut être perçue positivement si on la rattache à une motivation ou au contrairement, négativement si on l'utilise à l'excès.

         Il existe deux types d'évaluations : la formative et la certificative appelée aussi sommative. 

    • Evaluation formative : son but principal est de soutenir les apprentissages et sa finalité est le développement des compétences des élèves. 
    • Evaluation certificative : son objectif est d'attester la maitrise d'un acquis et sa finalité est une note. 

         Elle peut avoir différentes formes comme le portfolio, un exposé... mais souvent, elle est représentée sous la forme d'un contrôle sur feuille de papier.

         Il est important d'évaluer ses élèves afin qu'ils comprennent leurs difficultés et qu'ils repèrent leurs erreurs pour progresser. Elle donne aussi une certaine confiance sur tout ce que l'élève connait déjà. 

    Ma conception de l'évaluation

     

    Quelles sont les CONSEQUENCES de nos évaluations pour le moment ? 

         Il existe une multitude de conséquences liées à nos évaluations aussi bien pour l'enfant, que pour l'enseignant. Celles que je vais vous citer ne représentent qu'une partie infime de toutes les répercussions qui existent.

    • Avec des notes, les enfants ont davantage l'impression de gagner une compétition que d'apprendre. 
    • Les mauvaises notes diminuent la motivation des élèves.
    • Les dys ont de grandes difficultés face aux évaluations car elles ne sont pas adaptées pour eux. 
    • Des émotions négatives (stress et menace) sont engendrées par les contrôles chronométrés, la menace de doubler... Ces émotions affectent le cerveau : elles réduisent la mémoire, la capacité à comprendre le sens...
    • La moyenne de classe ne dépasse pas 10/20 et les professeurs en sont ravis. Effectivement, si les élèves avaient de trop bonnes notes, les enseignants seraient jugés comme étant de mauvais instituteurs.
    • Comme les professeurs doivent avoir un certain nombre de non-réussites, la lutte contre l'échec scolaire n'est pas possible.  
    • Comme les professeurs choisissent qui est en échec ou pas, cela détériore le climat de classe entre l'enseignant et ses élèves. 
    • Il y a une perte de confiance chez les élèves. 
    • Les enfants ont un certain mal-être face à l'école. 
    • Cela engendre du stress dans le milieu familiale. Les enfants ont peur de montrer leurs mauvaises notes aux parents.
    • Le redoublement est une conséquence des notes et donc des évaluations.
    • ...

    Ma conception de l'évaluation

      

    POURQUOI doit-on modifier nos habitudes ?

         En notant toutes les conséquences que nos évaluations engendrent, on peut clairement en conclure qu'il faut les changer mais voici encore quelques points qui, j'espère, motiveront les  enseignants à modifier ces mauvaises habitudes. 

    Si on modifiait nos évaluations, ...

    • le climat de classe serait plus favorable.
    • les moyennes de classes augmenteraient.
    • les élèves travailleraient beaucoup plus sans avoir peur de mal faire.
    • les élèves apprendraient mieux. 
    • il y aurait moins de redoublement.
    • les élèves retrouveraient une certaine motivation à venir à l'école. 
    • ... 

         Il faut arrêter de sanctionner les erreurs des enfants. Elles sont censées être un levier pour apprendre alors pourquoi les accable-t-on autant ? 

    Ma conception de l'évaluation

     

    QUE peut-on modifier dans nos évaluations actuelles ? 

         Maintenant qu'on connait les conséquences de ces évaluations et qu'on sait pourquoi on doit les modifier, c'est parti pour mentionner tout ce qu'on peut modifier dans une évaluation. 

    1. La cotation

    • On peut supprimer les notes chiffrées et les remplacer par "compétences acquises", "compétences en voie d'acquisition" et "compétences pas encore acquises". 
    • On peut coter ce qui est réussi et pas les fautes.
    • On tient compte de la correction de l'enfant dans la note finale.
    • On tient compte de la progression des élèves.
    • L'enseignant ne fait pas de jugement hâtifs sur les élèves. 
    • Mais surtout, les professeurs évaluent les compétences et non l'enfant. 

     

    2. La forme

    •  Il faut rendre les enfants acteurs de leur apprentissage en leur proposant des autocorrections, des autoévaluations et du socioconstructivisme. Cela les rendra plus autonomes et ils se prendront plus vite en charge.
    • Il faut avoir une bonne présentation de l'évaluation pour les DYS. Elle doit être adaptée par chacun des troubles de l'apprentissage (pas de recto-verso pour les dyslexiques, encadrer les textes pour les différencier des questions, numéroter les lignes du texte...).
    • De nouveau, pour les DYS (mais même pour les autres), il faut faire attention à l'exercice proposé. Les QCM, les mots-croisés, les exercices où il faut relier... ne sont pas faits pour tous les enfants. 
    • Il faut varier la forme en proposant des oraux, des exposés, un dessin, un mind map... car chaque enfant excelle dans une méthode particulière. 
    • Les consignes doivent être claires et précises (le verbe d'action est souligné, les mots-clés sont en gras, les questions sont numérotées...)
    • L'évaluation doit être courte (attention au piège de la longueur).

     

    3. Le fond 

    •  Lorsque l'on crée une évaluation, il faut faire attention de bien cibler les compétences visées et de ne pas en rajouter. Si ce n'est pas le cas, l'évaluation sera erronée face aux réelles compétences.
    • L'enseignante doit comprendre les erreurs des enfants. Si jamais elle a un doute sur l'origine de la faute, elle peut proposer à l'élève une nouvelle évaluation selon d'autres modalités. Si l'origine de la faute est un trouble alors, elle peut être moins exigeante (accepter quelques erreurs d'orthographes pour les dysorthographiques, une précision moindre chez les dyspraxique ...).
    • L'enseignante peut raccourcir les contrôles car on évalue pas l'endurance des enfants mais bien la matière.
    • Selon les troubles, elle peut changer les exigences, le niveau de difficulté... 

     

    4. La démarche

    Avant l'évaluation, l'enseignante veillera à...

    • fournir les objectifs aux préalables.
    • indiquer ce qui est essentiel à retenir.
    • donner les modalités de l'évaluation.
    • donner des conseils et des méthodes de travail pour étudier la matière.
    • prévoir un barème qu'on ne changera pas par à la suite.

    Pendant l'évaluation, l'enseignante veillera à... 

    • annoncer le timing en début et en fin de test.
    • distribuer les premières copies aux élèves qui ont besoin de plus de temps.
    • surveiller la mise en route.
    • circuler dans les bancs.
    • répondre à TOUTES les questions.
    • accorder une pause ou de bouger à ceux qui en ont besoin.
    • ne JAMAIS retirer la copie à un élève. S'il n'a pas assez de temps, il pourra la finir dans une autre classe ou à l'aide de la dictée à l'adulte...

    Après l'évaluation, l'enseignante veillera à ...

    • vérifier que l'enfant ait répondu à toutes les questions avant de rendre sa feuille.
    • permettre à l'enfant de lire ses réponses illisibles à voix haute.
    • proposer aux enfants de recommencer l'évaluation s'ils le souhaitent.
    • demander aux enfants ayant des troubles d'épeler le mot qu'ils ont mal orthographiés.  
    • atténuer le stress et la menace avec des éléments positifs lorsqu'elle rend les copies. 

     

         Pour conclure, chaque enfant aura une évaluation différente en fonction de ses besoins car c'est de la discrimination envers les DYS s'il n'y a pas de différenciation. 

    Ma conception de l'évaluation

     

    Quelles sont les nouvelles PRATIQUES à mettre en place ?  

         Dans d'autres pays ou même chez nous, des professeurs et des chercheurs ont essayé de pallier ce concept de l'évaluation en proposant de nouvelles techniques comme celles que je vais vous présenter. 

    • L'instituteur commence par utiliser l'évaluation formative pour que les enfants puissent maitriser leurs apprentissages avant de passer à la certificative.
    • En début d'année, il offre le choix des modalités aux enfants. 
    • Il procède avec un devoir ou à un précontrole accompagné d'un document autocorrectif afin de permettre à l'élève de se situer face à la "vraie" évaluation qui approche. 
    • L'enseignant laisse le choix aux élèves de recommencer un contrôle raté pour se surpasser, se dépasser.
    • L'enfant s'évalue seul ou en collaboration avec l'instituteur.
    • L'enseignant organise des coévaluations avec les pairs pour certains élèves.
    • Il propose une autocorrection intermédiaire avec des signes dans la marge.
    • Il donne les grilles d'évaluation aux enfants et aux parents pour les mettre au courant de sa façon de faire.
    • Il possède un carnet d'observation pour chaque enfant et y noter des commentaires, des cotations dedans car il évalue tout le temps et de manières différentes (plan de travail, individuellement, en groupe, en commun, en entrevue...) Il est important de diversifier la forme de l'évaluation car chaque enfant excelle dans une manière de faire. De plus, cela leur offre plusieurs contextes pour démontrer leurs connaissances.

         Il existe aussi des outils permettant d'évaluer de manières différentes ou de donner plus de chances aux enfants. 

    • QCM inversé : les élèves construisent un QCM visant à tester l'enseignant avec 5 choix de réponses. Cela entraine une grande motivation de la part des élèves et ils maitrisent la matière sans effort.

     

    • Les ceintures de compétences : ces ceintures permettent aux enfants d'évaluer la réussite dans tel ou tel domaine d'activité de la classe. L'élève effectue ensuite l'évaluation lorsqu'il est prêt et à son rythme Mais pourquoi travailler avec ces ceintures ? Parce que les élèves savent où ils en sont, parce que le dispositif est exigeant, parce que les échecs sont effacés par la réussite, parce que chaque élève est évalué à son niveau, parce que les élèves s'approprient les critères de réussite, parce que cela tord le cou à la spirale de l'échec, parce que l'élève prend le contrôle de sa progression, parce que le dispositif facilite la gestion de classe et parce que le dispositif est motivant pour les enseignants.                                                                                           (cf. https://www.charivarialecole.fr/archives/489)  

     

    • Le portfolio : c'est un document qui vise à se rendre compte du niveau de développement des compétences au terme d'une période de formation. Les élèves doivent sélectionner les documents qui démontrent l'état d'un développement, l'atteinte des cibles d'apprentissage clairement définies. 

     

    • Le dossier d'apprentissage : c'est un document qui vise à documenter la progressive de la trajectoire  de développement de chaque compétence au cours d'une période de formation. Il comprend donc des exemples de travaux élèves auquel sont associés des commentaires qui démontrent la progression des apprentissages pour une période donnée. Les élèves et l'enseignant l'utilisent de manière formative afin de réguler la progression des apprentissages et des stratégies.

     

    • Evaluer les compétences transversales.

     

    • Les grilles d'observation possède 4 niveaux (niveau 1 : je commence à apprendre mais je ne comprends vraiment ce que tu viens de m'enseigner / niveau 2 : ça va bien si j'ai un exemple ou si j'ai de l'aide / niveau 3 : je comprends, ça va bien / niveau 4 : je comprend, ça va bien mais je pourrait en plus l'expliquer à quelqu'un qui a besoin d'aide). Avec cette grille, l'enseignant va demander aux enfants dans quel niveau ils se situent. Il va le noter et va pouvoir diviser la classe en deux selon les niveaux d'acquisition de la matière : les élèves en niveau 1 et 2 seront en remédiation et les élèves en niveau 3 et 4 seront en autonomie. Après chaque remédiation, l'instituteur évalue à nouveau le niveau de compréhension. 

     

    • L'évaluation positive se fait en observant et en écoutant sur base de critères de réussite progressifs. Les enfants sont observés et écoutés tout au long de la séquence et peuvent utiliser des outils, des techniques différentes... afin de réaliser leur évaluation. Ils pourront recommencer autant de fois que nécessaire en se servant de l'erreur pour apprendre et comprendre. On ne tient pas compte de la moyenne mais de la progression. 

     

    • L'évaluation par contrat de confiance :  les élèves construisent des questions intéressantes, y répondent et corrigent en classe leurs réponses. Une séance de questions-réponses est ensuite proposée aux élèves avant de passer à l'évaluation qui comportera certaines des questions de la liste réalisée par les élèves (cf. document sur la constante macabre). 

    Ma conception de l'évaluation

     

     Ma CONCLUSION 

          Après m'être renseignée sur l'évaluation, je tiens à dire que je ne la vois plus de la même manière. En fait, je suis choquée de ce que j'ai pu voir sur la constante macabre ou la gare de triage. Je n'imaginais pas que notre société était tombée si bas. 

         Quand j'y pense, j'ai déjà vu et rencontré ce type de stress qui nous noue le ventre en attendant de voir si on a réussi ou pas. Je me revoie pendant mon stage de P6 où je ne pouvais pas citer le mot "test" quand je parlais des intelligences multiples car ce mot est d'office relié à une cotation pour les élèves. Si j'avais le malheur de le prononcer, j'avais plusieurs élèves qui commençaient à me poser mille questions sur ce qui allait se passer tellement ils étaient rongés par le stress. J'ai assisté à la même histoire lors de mon stage en P1. L'instituteur de P5/P6 recevait des chocolats par une maman s'il ne prononçait pas le mot CEB lors d'une journée. Je tiens à dire que sa fille était encore en P5.

         Pour ce qui est de l'évaluation avec des lettres, j'ai aussi vécu deux histoires assez différentes.

         La première, ce sont nos stages. A la fin de celui-ci, nous recevons un rapport de stage avec des A (acquis) et NA (non acquis) pour chaque compétence. Je dois avouer que je ne me sens pas à l'aise avec cette cotation car il n'y a pas de juste milieu soit tu es très bon, soit tu es mauvais. Et le pire, c'est qu'à la fin de ton année, ta note de stage repasse en chiffre. Et c'est là que je ne comprends pas cette cotation car tu peux avoir eu deux à trois NA lors de tes DEUX stages et tu as seulement un 11/20. Pour moi, cette note veut dire que même si tu as un A, tu n'excelles pas... Je n'arrive vraiment pas à m'évaluer avec ce genre d'évaluations. 

        Ma deuxième histoire se déroule au Canada, là aussi c'est assez bizarre. Pendant tout le quadrimestre, nous avons reçu des notes chiffrées. Par contre, à la fin de l'année, toutes ces cotations sont remises sous la forme de lettres oh.

         Je ne sais donc pas vous dire s'il est préférable d'utiliser les lettres ou les chiffres... Chacun enseigne comme il lui convient le mieux. 

    Ma conception de l'évaluation

     

         Suite à mon vécu ainsi qu'aux informations que j'ai pu lire, je peux enfin me faire une idée de l'évaluation que j'aimerais mettre en place dans ma classe.

    En gros...

    • Avant de passer à l'évaluation certificative, je demanderai leur compréhension de la matière grâce à la grille de niveaux présentée par la Québécoise.  
    • Je donnerai au préalable les critères de mes évaluations aux enfants mais aussi aux parents.  
    • Une liste de questions sera créées par les enfants.
    • Je changerai souvent ma forme d'évaluation pour que tous les enfants y gagnent.
    • Chaque enfant aura sa propre évaluation en fonction de ses troubles, de ses intelligences multiples et du VAK. 
    • L'enfant pourra recommencer un contrôle raté. 

         Pour ce qui est de la cotation, je garderai la note chiffrée car je trouve que les lettres ne représentent pas assez le niveau des enfants. J'ai peut-être cette opinion face aux lettres car je suis habituée à ce style de cotations mais que plus tard, je changerai d'avis suite à un changement de société ou que sais-je. 


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :