• Formation de la Marlagne

         Je pourrais vous expliquer que j'ai rencontré de nouvelles personnes, que j'ai dansé au son de chants religieux, que j'ai discuté du déni de la mort chez des enfants, que j'ai découvert un nouvel outil pour parler avec des personnes sourdes et muettes dans l'enseignement spécialisé... et que tout cela m'a apporté énormément de choses. Cependant, lors de cette formation, il y a un atelier qui m'a vraiment marqué et donc je vais essayer de vous l'expliquer le plus clairement possible et ainsi vous immerger de ce monde. 

     

    L'interculturalité : le dialogue interculturel 

         Avant de commencer son activité, l'animatrice s'est présentée et nous a un peu parler de ce que nous allions faire avec elle.

     

          Ensuite, elle a voulu que nous nous présentions aussi afin de se connaitre un minimum car nous allions passer 4 heures ensemble. Comme elle a dû mal avec les prénoms, nous avons dû expliquer une anecdote sur nous. Je trouve que c'est vraiment une chouette idée d'activité de communication, d'ailleurs je l'ai reprise avec ma classe de P5 du Canada. 

     

         Maintenant que les présentations sont faites, l'activité à pu démarrer. L'animatrice a commencé comme dans toutes leçons par prendre nos hypothèses sur le sujet qu'on allait travailler et plus précisément, sur des mots-clés. Plusieurs idées sont ressorties. Malheureusement, je n'ai pas de photos pour vous montrer notre pensée. Je peux juste vous dire que certaines de nos hypothèses étaient reprises pour plusieurs mots. 

     

          Une fois nos hypothèses recueillies, nous sommes passés à un jeu sur les salutations. Chaque membre piochait un papier où était noté un pays avec la description de sa salutation. Pendant quelques minutes, nous avons donc dû saluer les autres en respectant nos consignes. Comme j'étais originaire de la Malaisie, je ne pouvais pas saluer les hommes... Cela était fort gênant de les ignorer lorsqu'ils venaient me saluer. 

     

          Après s'être salués, l'animatrice plaça 6 panneaux sur les murs de la pièce avec des intitulés différents : je suis ma famille, je suis étudiant, je suis un citoyen du monde, je suis étranger, belge, français..., je suis mon pays, je suis une personne. Il fallait ensuite se placer devant le panneau qui se rapprochait le plus de notre ressenti ce matin. Nous étions plusieurs à choisir "Je suis étudiant" car nous étions là dans le cadre de l'école. Cependant, il y en avait aussi deux personnes à "Je suis ma famille" et trois autres à "Je suis citoyen du monde". On avait tous notre façon de voir les choses, c'est pour cela que nous n'étions pas sous le même panneau. Cependant, après avoir débattu sur nos emplacements, nous nous sommes rendu compte que nous pouvions nous situer sous n'importe quel panneau selon le contexte de la situation. Un nouveau débat a ouvert ensuite ses portes avec le panneau "Je suis étranger"... Nous en avons conclu que nous sommes tous des étrangers de notre pays car nous avons tous des origines différentes. 

         Cet exercice et ce sujet sont très intéressants à reproduire avec des enfants. Ils vont ainsi défendre leur point de vue mais aussi comprendre celui des autres. Cela créera un moment de partage qui ne fera que renforcer les liens des élèves dans la classe.

     

          Le jeu suivant se base sur 6 questions. Nous devions d'abord répondre individuellement aux questions avant de les partager avec un camarade d'animation. Il fallait essayer de se trouver des points communs mais aussi retenir les réponses de l'autre pour pouvoir le décrire en grand groupe. Lors de cette activité, j'ai remarqué que nous ne répondions pas de la même manière aux questions selon notre sexe, notre lieu de vie (il y avait des Luxembourgeois avec moi)... J'ai aussi été surprise de remarquer que certaines personnes avaient les mêmes idées, les mêmes opinions alors qu'à première vue, elles semblent différentes. Ce jeu nous a permis de nous ouvrir sur notre pensée, notre famille, nos origines, notre culture... en gros, sur notre identité. Encore un moment de partage qui améliorera les liens entre les élèves de ma classe plus tard. 

     

         Après avoir pointé l'importance de l'identité et de la culture, l'animatrice nous a lu une histoire pour qu'on débatte ensuite sur ce qui se passe.

         

         A la fin de ce débat, nous sommes arrivés à la conclusion suivante : chaque personne possède sa propre identité reprenant des sujets sensibles selon son vécu, ses origines...

         Dans ma future classe, il faudra que j'essaye de cerner les zones sensibles de chacun de mes élèves afin de mieux les comprendre mais aussi de comprendre certaines de leurs réactions.

         Pour trouver ces zones, l'animatrice nous a décrit les 7 zones sensibles que l'on peut retrouver chez les gens. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

         Après nous avoir éclaircis sur ces 7 zones, elle nous a expliqué le cadre de référence en faisant une comparaison avec des lunettes, ce qui nous a permis de mieux comprendre où elle voulait en venir. Les lunettes permettent aux personnes de voir, chacun possède sa paire de lunettes car la vue est différente d'une personne à l'autre. Ici, c'est la même chose. Nos lunettes représentent nos vies familiales, nos expériences personnelles, notre patrimoine socio-génétique et notre empreinte socio-culturelle. Suite à ces 4 sources, notre vue va être différente par rapport aux autres. Il faut donc parfois ôter ses lunettes et essayer de mettre celle de autres pour mieux les comprendre.    

         Avec les enfants, il est important d'apporter un peu de concret à des choses totalement abstraites. Ici, l'animatrice a réussi cette étape. Elle m'a d'ailleurs donné plusieurs idées de sujets pour mes futures leçons d'EPC que j'ai déjà hâte de créer. 

     

         Voici déjà la fin de cette activité. Elle a fini par nous résumer le concept d'approche interculturelle en faisant référence à tout ce qu'on venait de voir. 

         

         Si on avait eu le temps, l'animatrice nous aurait posé trois questions en rapport avec son activité. Voici mes réponses. 

    Qu'est-ce que j'ai appris ? 

         Cette fois-ci, comme j'étais l'élève et non l'institutrice, je me suis rendu compte de la diversité de pensées de chacun mais aussi de la difficulté à écouter et à "admettre" un autre point de vue. Grâce à cela, je sais ce que certains enfants ressentent quand leur opinion n'est pas partagée, c'est assez frustrant. Il faut donc créer de nombreux moments pour partager leurs idées afin d'atténuer cette frustration.

         Je savais que chaque personne était unique et qu'elle portait sa propre paire de lunettes pour voir le monde mais je ne savais pas que ce cadre de référence reposait sur 4 sources. J'ai donc appris que le regard d'un enfant change selon sa vie familiale, ses expériences personnelles mais aussi selon son patrimoine socio-génétique et son empreinte socio-culturelle. 

         Une chose que j'ai aussi apprise, ce sont les 7 zones de sensibilités de l'Homme. J'avais toujours peur d'aborder tel ou tel sujet avec les enfants. Maintenant, je sais ceux qu'il faut prendre avec des pincettes ou pas. 

     

    Qu'est-ce qui a changé ?

          Je ne sais pas vraiment dire ce qui a changé en moi à part le fait que je suis ressortie de cet atelier avec une multitude d'idées pour mes leçons d'EPC. L'empathie chez moi est une qualité comme un  défaut, je me vite à la place de l'autre lorsque je discute avec quelqu'un. Donc, pour moi, mettre les lunettes des autres est plutôt une routine et je dois dire que ce n'est pas toujours évident. 

     

    Qu'est-ce qui peut m'être utile dans mon futur boulot ? 

         Tout au long de cet article, j'ai abordé le fait que je pourrai utiliser l'un ou l'autre élément pour mon futur métier. En résumé, je peux reprendre les différents thèmes abordés pour en faire plusieurs préparations d'EPC et créer ainsi des débats, des moments de partage... Grâce à ces leçons, les enfants tisseront davantage de liens entre eux et mon climat de confiance ne sera que renforcer.